Le cancer du sein pourrait être surdiagnostiqué

Une portion significative de cancers du sein envahissants pourraient régresser d’eux-mêmes, sans traitement, selon une étude qui promet de susciter la controverse.

En fait cette nouvelle qui a été publiée récemment par la Presse canadienne est à la fois rassurante et inquiétante. D’abord cela veut probablement dire que l’auto-guérison est possible, mais aussi que le dépistage n’est pas toujours une bonne chose. La théorie du surdiagnotic expliquerait peut-être aussi pourquoi l’augmentation du nombre de cancers est si importante, alors que le taux de rémission quant à lui est de mieux en mieux.

Selon cette étude, on rapporte que les mammographies fréquentes entraînent un « surdiagnostic » de cas de cancer du sein. Voici les détails :

Menée par des chercheurs américains et norvégiens, l’étude du Dr Zahl révèle que 22 % des cancers du sein détectés par des mammographies répétées régresseraient au point de ne plus être détectables si on faisait une seule mammographie au bout de six ans. Par contre, une fois qu’un cancer du sein est dépisté, il ne serait pas considéré comme éthique de ne pas le traiter. Donc, si cette théorie est correcte, un nombre important de femmes subiraient des interventions chirurgicales, des traitements aux rayons-X, de la chimiothérapie et d’autres thérapies qui n’auraient jamais été nécessaires si leur cancer n’avait pas été détecté.

L’importance de considérer cette étude comme préoccupante, vient du fait qu’il y a des effets secondaires à tous ces traitements pour le cancer du sein. La radiothérapie peut endommager de façon permanente le coeur et les artères coronaires. La chimiothérapie peut entraîner une confusion cognitive. Et l’ablation des ganglions lymphatiques peut causer le lymphoedème, un gonflement douloureux du bras voisin du sein malade.

Deux groupes de femmes âgées de 50 ans à 64 ans ont été comparés. Les 120 000 femmes du premier groupe ont reçu trois mammographies sur une période de six ans, donc tous les deux ans, tandis que les 110 000 de l’autre groupe n’ont fait le test qu’une fois, à la fin du suivi de six ans.

Il y a d’autres études qui scrutent la possibilité que certains cancers puissent se résoudre d’eux-même. Le docteur Patrick Remington étudie ce sujet depuis le début des années 1990. Professeur à l’Université du Wisconsin, il n’a pas participé à l’étude cité ci-haut. Il rappelle qu’on a déjà observé que d’autres types de cancer, dont celui de la prostate, et plus récemment, du poumon, régressent spontanément chez certains patients.

Le constat du Dr Zahl suscitera vraisemblablement de chauds débats. Mais en éditorial, la revue Archives of Internal Medicine, qui est publié par l’Association médicale américaine, note que ces conclusions sont conformes à plusieurs observations faites au sujet du cancer du sein, et jugées troublantes par les chercheurs.

 

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